Enfant

Je passe une enfance sans histoire dans une petite ville du sud de la France. Soleil, Mistral, soleil, pluie diluvienne, soleil, festival d’art lyrique, soleil. Mortel.

À l’époque, le monde des adultes ne m’attire pas des masses et je préfère bouquiner. Je dévore donc des livres au kilomètre, avec une nette préférence pour la SF. Je recherche deux choses : le suspense et l’exotisme.

Parmi les premiers auteurs qui me marquent : Isaac Asimov (j’y ai puisé mon goût pour les chutes surprenantes, le style direct et les commentaires humoristiques), Ray Bradbury (pour son côté sombre et sa poésie désespérée), Jack Vance (extraordinaire conteur, les odeurs, les goûts…) et surtout Stephen King (Dieu en personne, et en plus il écrit des gros mots).

Évidemment, l’envie de créer des histoires me démange. Alors je joue, beaucoup, seul, et je m’invente des scénarios. Lorsqu’un ami américain me parle du jeu de rôle Dungeons & Dragons qui vient de sortir aux US, c’est le déclic : j’ai enfin trouvé un moyen de fabriquer mes propres aventures. Je rentre alors en sixième.