Adolescent

C’est l’époque où les jeunes de mon âge découvrent Tolkien, H.P. Lovecraft et les films gore. La trilogie Star Wars débarque en France et le virus « jeu de rôle » fait son apparition.

De mon côté, je contribue à l’effort national en contaminant mes petits camarades par le biais d’un club de Jeux de Rôles (que je crée), auquel j’associe les parents d’élèves (c’est politiquement correct), je fais des exposés sur le Seigneur des Anneaux (prétexte culturel) et je pratique assidûment la promotion de la langue anglaise (prétexte scolaire : à l’époque tous les bouquins de JdR sont en anglais).

En pratique, j’invente des histoires le jour, la nuit, entre midi et deux, pendant les cours, pendant les récrés, pendant les vacances, bref, tout le temps.

Les autres plongent avec moi dans cette joyeuse folie qui permet de s’évader de la vie ordinaire, et à la fin de la 4e, je coule la moyenne de la classe à moi tout seul.

Les parents d’élèves ont une petite discussion avec mes parents. Puis mes parents avec moi. S’en suit une période de calme très plat, pendant laquelle je médite sur les bienfaits du travail scolaire, de la vie en plein air et du sport. Les bouquins de JdR, les romans et tout ce qui s’en rapproche de près ou de loin se retrouvent bouclés à la cave.

Je ne m’avoue pas vaincu pour autant.